Silhouettes élancées parfois à peine esquissées, parfois plus détaillées, elles forment des scènes de vie.
Homme, femme, la plupart du temps, on ne sait pas, et après tout, quelle importance ?
Je ne m’encombre pas ici des proportions, des détails. Les membres filiformes se fondent dans les corps. Les visages sont à peine dessinés. L’expression corporelle, elle, m’intéresse …
Chaque ombre raconte une histoire. On peut les associer ou les laisser isolées.
Modelées en grès, elles sont patinées après cuisson. J’aime l’idée de les enduire subtilement de goudron que je réhausse d’une touche d’argent. (Technique décrite plus bas)
Les ombres sont donc réalisées en grès roux chamotté. La plupart du temps, l’exécution est rapide, d’autant plus si elle découle d’esquisses dessinées préalablement. Après un court temps de séchage, elles cuisent en mono-cuisson à 1280 °C dans un four électrique. La montée en température du four est très lente. Les pièces cuisent une vingtaine d’heures.
Elles sont ensuite, pour la majorité, enduites de bitume … qui est la base de ma patine, réhaussée ensuite … d’une touche d’argent !
J’aime l’idée d’utiliser un matériau si courant marquant avec tant de force et de violence l’espace public nous entourant. On lui procure une valeur si négative… Enduire des corps avec cette substance visqueuse est presque jouissif. Et le transcender en ajoutant un pendant opposé plutôt bling bling pour que la somme des 2 devienne noble et magnifique est vraiment très intéressant. L’effet final est très proche du métal.